Quand le Christ fut venu, qu’Il eut souffert, qu’Il fut monté aux cieux, dès lors Il était pour toujours près de nous, à portée de la main, même s’Il n’était pas réellement revenu, si peu parti, presque de retour.
P.S. VI 242 (29.11. et 6.12.1840)
Notre Maître divin aurait pu nous communiquer des vérités célestes sans nous dire qu’elles venaient de Lui, comme on croit souvent qu’Il a agi dans le cas des nations païennes ; mais Il a souhaité que l’Evangile fût une révélation reconnue et authentifiée, qu’il devînt public, fixé et permanent; en conséquence, comme le croient les catholiques, Il a institué une Société d’hommes pour en faire sa demeure, son instrument et sa garantie. Les dirigeants de cette Association sont, en quelque sorte, les administrateurs légaux des vérités sacrées qu’Il a communiquées verbalement aux Apôtres. Comme Il les quittait, Il leur confia une grande mission, et leur ordonna d’ « instruire » les convertis sur toute la terre, d’ « observer tout ce qu’Il leur avait prescrit ; » puis, Il ajouta : « Et voici, je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. »
Diff. II 322 (27.12.1874)
Il leur avait été prescrit d’enseigner les paroles de leur Maître, une tâche qu’ils ne pouvaient mener à bien dans une parfaite fidélité sans Son aide ; alors, Il leur fit la promesse de les assister dans l’accomplissement de cette tâche. Et cette promesse d’une aide surnaturelle ne prenait pas fin avec la personne des Apôtres, car Il ajoute « jusqu’à ce que le monde soit achevé » ; il signifiait par-là que les Apôtres auraient des successeurs et Il confirmait qu’il serait avec ces successeurs comme Il avait été avec eux.
Diff. II 322 – 323 (27.12.1874)
… de même que l’essence de toute religion est l’autorité et l’obéissance, ainsi la distinction entre religion naturelle et religion révélée repose sur le principe que l’une a une autorité subjective et l’autre une autorité objective. La révélation consiste en la manifestation de la Puissance Divine Invisible, ou en la substitution de la voix d’un Législateur à la voix de la conscience. La suprématie de l’Apôtre, du Pape, de l’Eglise ou de l’Evêque constitue l’essence de la religion révélée ; et lorsque cette autorité extérieure est enlevée, l’esprit se tourne de nouveau par nécessité vers ce guide intérieur qu’il possédait avant que la Révélation ne fût accordée. Ainsi, à ce que la conscience est dans le système de la nature, correspond la voix de l’Ecriture, ou de l’Eglise, ou du Saint Siège, suivant le cas, dans le système de la Révélation. On peut certes objecter que la conscience n’est pas infaillible ; cela est vrai et pourtant on doit toujours lui obéir.
Essai sur le développement de la doctrine chrétienne, (1845)
Le SEIGNEUR JESUS-CHRIST a donné SON ESPRIT à ses Apôtres ; à leur tour, ils ont imposé les mains sur ceux qui devaient leur succéder; ceux-ci firent de même sur d’autres ; ainsi, le don sacré a-t-il été transmis à nos évêques actuels, qui ont fait de nous (les prêtres) leurs assistants, et d’une certaine façon leurs représentants… Mais comment est-il (l’évêque) en mesure de dispenser ces grands dons ? D’où lui vient son autorité ?…A-t-il quelque autorité, si ce n’est le pouvoir qu’il a reçu de ceux qui lui ont conféré l’ordination épiscopale ? Il ne pourrait dispenser ce qu’il n’a jamais reçu. Il est clair alors qu’il ne fait que transmettre et que le Ministère Chrétien est une succession. Et si nous faisons remonter le pouvoir d’ordination de main en main, nous arriverons nécessairement aux Apôtres. Nous le savons c’est un simple fait historique ; et par conséquent, nous tous, qui avons été ordonnés membres du Clergé, nous avons reconnu par la forme même de notre ordination la doctrine de la SUCCESSION APOSTOLIQUE. Et pour cette même raison, ne sauraient être considérés comme validement ordonnés ceux qui n’ont pas été ainsi ordonnés.
Tracts I, 1, 2.3. (9.9. 1833)
La réponse la plus évidente qui puisse être apportée à la question de savoir pourquoi nous nous en remettons à l’autorité de l’Eglise pour les interrogations et les développements de la foi est qu’il est nécessaire qu’il y ait une autorité s’il y a une révélation donnée, et il ne saurait y avoir d’autre autorité que l’Eglise. Une révélation n’est pas donnée, s’il n’y a pas une autorité qui soit en mesure d’interpréter ce qui est donné. On ne doit pas non plus oublier pour confirmer cela que l’Ecriture qualifie expressément l’Eglise de « colonne et de support de la vérité » (1 Tim 3, 15) et lui promet comme par alliance que « l’Esprit du Seigneur qui est sur elle et les paroles qu’il a mises dans sa bouche ne s’éloigneront pas de sa bouche, ni de la bouche de sa descendance, ni de la bouche de la descendance de sa descendance dès maintenant et à jamais. » (Is 59, 21)
Essai sur le développement de la doctrine chrétienne, (1845)
…en conséquence, si développement il doit y avoir, alors que la Révélation est un don céleste, Celui qui l’a donné virtuellement, n’a pu le donner qu’en le préservant en même temps de la perversion et de la corruption, dans tout développement qu’imposerait sa nature ; ou bien, en d’autres termes, ce travail intellectuel à travers les générations successives, qui est l’organe du développement, doit être infaillible dans ses affirmations, dans la mesure où il peut prétendre que lui a été confiée la Révélation.
Essai sur le développement de la doctrine chrétienne (1845)
…étant donné que le processus de définition de la vérité est humain, il est ouvert au risque d’erreur ; ce que la Providence a garanti est seulement ceci : il ne doit pas y avoir d’erreur dans l’étape finale, dans la définition ou le dogme qui en résulte.
Diff. II 322 – 323 (27.12.1874)
… en promettant à l’Eglise l’infaillibilité dans son enseignement formel, Il l’a préservée indirectement de toute erreur sérieuse tant dans la liturgie que dans l’action publique. Toutefois cette aide, aussi importante soit-elle, ne la met pas à l’abri de tout danger dans son approche du problème à résoudre ; seule la faculté de ne jamais se tromper accordée à ses autorités leur épargnerait tout risque d’erreur dans leur comportement, leur action, leurs paroles et décisions, dans les aspects législatifs, exécutifs, ecclésiaux et disciplinaires de l’Eglise ; mais cette faculté, elles ne l’ont pas reçue.
V.M. I xlii-xliii (1877)
…notre certitude que la Succession Apostolique des Evêques dans l’Eglise catholique ne présente aucun défaut, et que la validité des Sacrements est établie, malgré la possibilité d’erreurs et d’irrégularités au cours de 1800 ans, repose sur notre certitude que Celui qui a décrété la fin a décrété les moyens, – qu’Il pourvoit perpétuellement aux besoins de son Eglise, -que, s’Il nous a fait la promesse d’être toujours avec nous, Il la tiendra.
V.M, I lxxxiv-lxxxv (1877)