Sous le régime de l’Évangile, il y a certainement des merveilles accomplies, qu’« aucun œil n’a vues, aucune oreille n’a entendues, et qui ne sont pas entrées dans le cœur de l’homme». Éprouvons de l’intérêt et une attente pleine de crainte si on nous les annonce. Mettons-nous en mesure de les recevoir. Attendons de Dieu, jour après jour, qu’il nous communique les trésors de sa grâce qui sont cachés dans le Christ et qui dépassent toute expression et toute pensée. Par-dessus tout, prions-le de nous attirer à lui, et de nous donner la foi. Quand nous avons le sentiment que ses Mystères sont trop élevés pour nous, qu’ils sont une occasion de douter, comptons sérieusement sur lui pour qu’il nous accorde humilité et amour. Ceux qui aiment et restent humbles arriveront à les saisir ; les cœurs charnels ne les recherchent pas et les orgueilleux s’en offensent; tandis que l’amour les désire, l’humilité les reçoit. Prions-le encore de nous accorder une vue réaliste et vivifiante de la doctrine bénie de l’Incarnation du Fils de Dieu, de sa naissance de la Vierge, de sa mort rédemptrice et de sa résurrection ; ainsi pourrons-nous désirer que la Sainte Communion soit le signe efficace de son économie de grâce. Personne ne peut comprendre le mystère de l’Incarnation, mais chacun doit se sentir attiré par celui de la Sainte Communion.
Prions-le de nous communiquer un désir sincère de lui, une soif de sa présence, un souci de le trouver, une joie d’apprendre qu’on doit le trouver, même en ce moment, sous le voile des réalités sensibles, et une grande espérance que nous, nous l’y trouverons. Bénis sont ceux qui ne l’ont pas vu et pourtant qui ont cru. Leur récompense; ils l’ont dans leur foi; ils jouissent de l’assurance d’une mystérieuse bénédiction dont les autres n’ont même pas l’idée. Et tandis qu’ils reçoivent plus que les autres la bénédiction, dans le don qui leur est accordé, ils ont en plus le privilège de savoir qu’il leur est accordé.
La présence eucharistique, PPS VI, 11,