O quel jour que celui où, entièrement purifié de toute impureté et de tout péché, je pourrai m’approcher de mon Dieu incarné dans son palais de lumière ! O quel matin que celui où, en ayant fini avec les peines du purgatoire, je te verrai pour la première fois avec ces yeux qui sont les miens, où je verrai ton visage, où je contemplerai sans trembler tes yeux et tes lèvres, avant de m’agenouiller avec joie pour baiser tes pieds, et être accueilli dans tes bras.
O mon unique et véritable Amant, l’unique Amant de mon âme, je veux maintenant t’aimer afin de pouvoir t’aimer alors et pour toujours. Quel jour que ce long jour sans fin, que ce long jour de l’éternité où je serai si dissemblable de l’être que je suis maintenant, avec ce corps mortel et la distraction de dix mille pensées dont chacune me tient éloigné du ciel.
O mon Seigneur, quel jour que celui où j’en aurai fini une fois pour toutes avec le péché, tant véniel que mortel, et que je me tiendrai, parfait et acceptable à tes yeux, capable de supporter ta présence, capable d’affronter le pur regard des anges et des archanges dont je serai environné!
(John Henry Newman, Méditations sur la Doctrine Chrétienne, Ad Solem 2000, p. 78-79)